Le déni de grossesse est un terme utilisé pour décrire un phénomène assez étrange qui se produit chez une femme. On parle de déni de grossesse quand une femme enceinte d’au moins trois mois ne se rend même pas compte de l’être. C’est une pathologie encore méconnue de nos jours. En plus, très peu de scientifiques se penchent sur le sujet. Cependant, ce phénomène mérite une attention particulière, d’autant plus qu’il devient de plus en plus courant chez les femmes enceintes.

Voici quelques détails importants concernant le déni grossesse, qui pourraient vous éclairer davantage sur ce phénomène.

De quoi il s’agit ?

Le déni de grossesse est une sorte de bouclier établi par le psychisme d’une femme pour la protéger d’une circonstance qu’elle n’est pas prête à assumer qu’est la grossesse. Ce mécanisme incite le cerveau à commander tout son corps à ignorer et à dissimuler la grossesse en question. Dans ce sens, la femme est totalement inconsciente de ce qui est en train de se produire au sein de son organisme.

Par conséquent, son organisme continue à fonctionner comme si de rien n’était. Dans la plupart des cas, la femme enceinte continue d’avoir ses règles. Aussi, la prise de poids est minime, entre 4 à 5 kg environ, et le ventre se camoufle très bien, même chez les femmes de taille fine. Cela s’explique par le fait que sous l’influence du cerveau, l’utérus se penche vers le haut et vers l’arrière pour atteindre le long de la colonne vertébrale.

Dans ce sens, la femme n’a aucune idée qu’elle est enceinte, étant donné qu’aucun signe habituel de la grossesse ne se dévoile.

Les deux types de déni de grossesse

On distingue deux types de déni de grossesse. Dans un premier temps, il y a le déni de grossesse partiel. Pendant cette période, la femme enceinte se rend compte de son état quelques jours ou quelques mois avant le terme. Dans cette situation, la grossesse est découverte par le médecin ou par la femme elle-même.

Ensuite, on parle de déni de grossesse total quand la femme apprend subitement la réalité au moment de l’accouchement. Dans les deux cas, la femme est confrontée à un réel choc psychique au moment. Elle va réaliser l’évidence qu’elle ne pourra plus nier.

Toutefois, il ne faut pas confondre déni de grossesse et grossesse cachée. Cette dernière suppose que la femme est tout à fait consciente qu’elle attend un bébé, mais préfère ne rien dire à personne.

Ses conséquences sur la relation mère-enfant

Qu’il s’agisse d’un déni partiel ou total, il est toujours difficile pour la victime de se faire à l’idée qu’elle n’a rien vu venir. Elle peut donc avoir deux réactions à partir du moment où le secret enfoui dans son inconscience la submerge.

La première réaction est la culpabilité. Instantanément, la femme ressent le besoin de construire sa grossesse ou sa parentalité sur de bonnes bases. Pour rattraper ses erreurs, elle va faire tout son possible pour créer des liens affectifs, bien qu’ils aient tardé à venir, avec son bébé. Le processus de maternalité va donc commencer chez la femme.

La seconde réaction est le rejet du bébé. Dans cette optique, la femme refuse catégoriquement d’élever son enfant. Elle choisit d’interrompre sa grossesse, ou d’abandonner son enfant qui vient de naître. Elle préfère continuer à vivre dans le déni plutôt que de prendre son courage à deux mains et de devenir mère pour son enfant.

Le déni de grossesse fait l’objet de débat

Aux yeux de la loi, il ne représenterait pas une réelle pathologie. Il ne serait rien de plus qu’une simple excuse émise par les « victimes de cette maladie » pour éviter la prison. Par conséquent, certaines de ces femmes sont accusées de néonaticide. Dans ce sens, l’autopsie aurait révélé que le bébé respirait encore pendant ses premières heures de vie. Effectivement, la plupart des femmes qui vivent dans le déni accouchent à domicile, sans assistance d’un spécialiste médical. Ce qui est souvent la cause première du décès néonatal.

Tous les ans, le déni de grossesse fait des milliers de victimes en France. D’après l’étude menée par l’AFPSSU ou Association Française de Promotion de la Santé Scolaire et Universitaire, entre 1500 et 3000 femmes sont touchées par le déni de grossesse tous les ans. 320 d’entre elles sont victimes d’un déni de grossesse total.

C’est pourquoi l’Association pour la reconnaissance du déni de grossesse essaie tant bien que mal de convaincre la justice du réel traumatisme que ce déni peut provoquer chez ses victimes.